jeudi 24 octobre 2013



18 juillet


Il est trois heure  trente quand le réveil nous tire des bras de Morphée. Pénible de s’extirper de cette courte nuit ! Nous sommes rentrés tard hier de notre expédition en Petite Camargue.

A quatre heure nous entamons une fois de plus l’ascension du Markstein. Dans le halo de nos phares la nuit nous livre quelques uns de ses secrets : biches paissant sur le bas côté, renardeau jouant sur l’asphalte, cerf s’enfonçant dans le bois… C’est impressionnant de rouler dans le noir, sur cette route étroite qui serpente à flanc de montagne.



Vers cinq heure nous arrivons à destination. Reste à terminer l’escalade à pieds. Le ciel s’éclaire légèrement à l’est. 
Nous pénétrons, chargé de notre matériel, dans le sous-bois et entamons notre progression vers le sommet. Nous trébuchons sur les pierres et les racines qui parsèment cet étroit sentier. Notre présence aussi silencieuse soit-elle, déclenche la fuite d’animaux. Des chevreuils ?Des rongeurs?



Arrivés enfin à pied d’œuvre, nous nous installons, chacun de notre côté, sur les chaumes. Il ne reste plus qu’à attendre ce que dame nature va nous proposer aujourd’hui !









Dans la lumière faible de cette aube voilée, je découvre une dizaine de chamois broutant l’herbe à quelques dizaines de mètres. Un individu passe à mes côtés en quelques bonds gracieux. La lumière est encore trop faible pour réaliser une photo correcte.



Assise sur le sol, au bord de la combe, face à la montagne, seule (Luc doit se trouver de l’autre côté de l’amas rocheux), je me sens vraiment toute petite ! Le vent souffle fort ce matin et accentue cette sensation de solitude dans cet univers grandiose mais âpre et sévère. A travers mes jumelles je suis le déplacement des animaux quand surgit sur le sentier qui serpente sur la crête, un joggeur, écouteurs sur les oreilles. Concentré sur sa foulée, il ne remarque pas la fuite du troupeau qu’il vient de provoquer. Les bêtes dégringolent la pente abrupte et disparaissent dans le ravin!
Je voue aux gémonies tous les joggeurs de la terre qui inconscients, dérangent la faune qu’ils croisent ! Je me sens pour le coup, encore plus seule ! Après de longues minutes, petit-à-petit, les animaux refont leur apparition, broutant tendres feuilles ou herbe grasse. Luc, frigorifié a rejoint un bouquet d’arbrisseaux derrières lesquels il s’abrite vaille que vaille.

Chamois (Rupicapra rupicapra)
 













Etonnant cette fraicheur, ce vent et ses nuées sombres qui envahissent le ciel. La journée va être à l’orage. Les chamois le ressentent peut-être aussi car ils se mettent à faire des cabrioles, courant, sautant, virevoltant. Qu’ils sont amusants ! Mais je les vois se diriger droit vers moi au grand galop. Je troque mes jumelles pour l’appareil photo et déclenche très vite. Pourvu qu’ils ne me foncent pas dessus !  A quelques mètre de ma petite personne, ils bifurquent dans la pente et remontent juste entre Luc et moi. Curieux, ils s’arrêtent pour nous regarder. Ils sont superbes, si près que je ne peux les cadrer en entier ! 

Cabrioles...
 



Courses éperdues...
 


Droit sur moi!
 





Ouf, ils me voient ! ;0)
 






















D’autres escaladent l’amas rocheux, se découpant, à son sommet, sur le bleu de la montagne voisine. Quel spectacle ! Oubliés le froid et les courbatures ! Nous ressentons juste un immense bonheur à contempler ces animaux gambadant autour de nous, confiant dans notre immobilité. Ils sont étonnants d’agilité, d’énergie joyeuse ! Vraiment ils s’amusent ! 



Pause "pipi"
 










Et c'est reparti pour des courses à perdre haleine et des cabrioles en tout genre!
 






Quand un à un ils finissent par disparaître à notre vue, nous nous retrouvons pour partager et commenter ces moments magiques !

Mais l’excitation retombant, la réalité nous rattrape et c’est grelottant que nous reprenons le chemin qui nous mène vers la voiture, vers la vallée, vers un petit déjeuner qui sera bienvenu ! Il est huit heure.  La journée s’annonce lourde et orageuse…



Sur la route du retour, au détour d’un lacet, nous croisons un troupeau de vaches qui remonte vers son estive. Chaque vosgienne porte sa cloche autour du cou. Un tout petit veau trottine, collé au flanc de sa mère…. Craquant ! 



Au gîte, papillons et bourdons butinent déjà la lavande et le millepertuis de la platebande... 



Piéride de la Rave (Pieris rapae)
 

Bourdons

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