18 juillet
Il est trois heure trente quand le réveil nous tire des bras de
Morphée. Pénible de s’extirper de cette courte nuit ! Nous sommes
rentrés tard hier de notre expédition en Petite Camargue.
A quatre heure nous entamons une
fois de plus l’ascension du Markstein. Dans le halo de nos phares la nuit nous
livre quelques uns de ses secrets : biches paissant sur le bas côté,
renardeau jouant sur l’asphalte, cerf s’enfonçant dans le bois… C’est
impressionnant de rouler dans le noir, sur cette route étroite qui serpente à
flanc de montagne.
Vers cinq heure nous arrivons à
destination. Reste à terminer l’escalade à pieds. Le ciel s’éclaire légèrement
à l’est.
Nous pénétrons, chargé de notre matériel, dans le sous-bois et
entamons notre progression vers le sommet. Nous trébuchons sur les pierres et
les racines qui parsèment cet étroit sentier. Notre présence aussi silencieuse
soit-elle, déclenche la fuite d’animaux. Des chevreuils ?Des rongeurs?
Arrivés enfin à pied d’œuvre,
nous nous installons, chacun de notre côté, sur les chaumes. Il ne reste plus
qu’à attendre ce que dame nature va nous proposer aujourd’hui !
Dans la lumière faible de cette
aube voilée, je découvre une dizaine de chamois broutant l’herbe à quelques
dizaines de mètres. Un individu passe à mes côtés en quelques bonds gracieux.
La lumière est encore trop faible pour réaliser une photo correcte.
Assise sur le sol, au bord de la
combe, face à la montagne, seule (Luc doit se trouver de l’autre côté de l’amas
rocheux), je me sens vraiment toute petite ! Le vent souffle fort ce matin
et accentue cette sensation de solitude dans cet univers grandiose mais âpre et
sévère. A travers mes jumelles je suis le déplacement des animaux quand surgit
sur le sentier qui serpente sur la crête, un joggeur, écouteurs sur les
oreilles. Concentré sur sa foulée, il ne remarque pas la fuite du troupeau
qu’il vient de provoquer. Les bêtes dégringolent la pente abrupte et
disparaissent dans le ravin!
Je voue aux gémonies tous les joggeurs de la terre
qui inconscients, dérangent la faune qu’ils croisent ! Je me sens pour le
coup, encore plus seule ! Après de longues minutes, petit-à-petit, les
animaux refont leur apparition, broutant tendres feuilles ou herbe grasse. Luc,
frigorifié a rejoint un bouquet d’arbrisseaux derrières lesquels il s’abrite
vaille que vaille.
Etonnant cette fraicheur, ce
vent et ses nuées sombres qui envahissent le ciel. La journée va être à
l’orage. Les chamois le ressentent peut-être aussi car ils se mettent à faire
des cabrioles, courant, sautant, virevoltant. Qu’ils sont amusants ! Mais
je les vois se diriger droit vers moi au grand galop. Je troque mes jumelles
pour l’appareil photo et déclenche très vite. Pourvu qu’ils ne me foncent pas
dessus ! A quelques mètre de ma
petite personne, ils bifurquent dans la pente et remontent juste entre Luc et
moi. Curieux, ils s’arrêtent pour nous regarder. Ils sont superbes, si près que
je ne peux les cadrer en entier !
Courses éperdues...
Droit sur moi!
Ouf, ils me voient ! ;0)
D’autres escaladent l’amas rocheux, se
découpant, à son sommet, sur le bleu de la montagne voisine. Quel
spectacle ! Oubliés le froid et les courbatures ! Nous ressentons
juste un immense bonheur à contempler ces animaux gambadant autour de nous,
confiant dans notre immobilité. Ils sont étonnants d’agilité, d’énergie
joyeuse ! Vraiment ils s’amusent !
Pause "pipi"
Et c'est reparti pour des courses à perdre haleine et des cabrioles en tout genre!
Quand un à un ils finissent par
disparaître à notre vue, nous nous retrouvons pour partager et commenter ces
moments magiques !
Mais l’excitation retombant, la
réalité nous rattrape et c’est grelottant que nous reprenons le chemin qui nous
mène vers la voiture, vers la vallée, vers un petit déjeuner qui sera
bienvenu ! Il est huit heure. La
journée s’annonce lourde et orageuse…
Sur la route du retour, au détour
d’un lacet, nous croisons un troupeau de vaches qui remonte vers son estive.
Chaque vosgienne porte sa cloche autour du cou. Un tout petit veau trottine,
collé au flanc de sa mère…. Craquant !
Au gîte, papillons et bourdons butinent déjà la lavande et le millepertuis de la platebande...
Piéride de la Rave (Pieris rapae)
Bourdons
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire