25
septembre
Même
heure que d’habitude, même endroit. Il fait nuit noire et une
vague lueur vers l’est annonce le tout prochain lever du jour. Sur
le chemin les brames résonnent dont un tout proche. D’autant plus
impressionnant qu’on n’y voit goutte ! Des branches
craquent. Des raires éclatent vraiment très près. Nous retenons
notre souffle, tétanisés. Notre cœur bat la chamade. Va-t-il
sortir là, juste devant nous ? Mais non, tout redevient calme.
Déception.
La
prairie est couverte d’une épaisse couche de brume. L’étang
n’est pas visible, ni les arbres autour, tant le brouillard est
dense. Pourtant au-dessus de nos têtes la lune et les étoiles
scintillent. Petit-à-petit le soleil teinte d’orange le ciel et
le paysage embrumé. Le soleil apparaît, mais il faudra encore pas
mal de temps pour qu’il dissipe les écharpes de brume accrochées
à la végétation. Les brames retentissent toujours devant nous mais
nous ne voyons rien ! Tant pis, ce ne sera pas pour ce matin.
Heureusement
quelques agrions emperlés par la rosée nous permettent quelques
clichés. Sur l’étang la brume s’effiloche… jolie atmosphère !
Leste verdoyant (Lestes virens)
Pouillot véloce (Phylloscopus collybita)
Nous
poursuivons la matinée M. et moi, dans la prairie que nous aimons
particulièrement. Nous parcourons cet espace fleuri, lentement, en
espérant trouver encore quelques insectes emperlés. Mais ils sont
déjà secs, malgré l’humidité ! La prairie est trempée !
Pourtant nous nous y vautrons avec délectation et surprenons moultes
papillons butinant ces jolies fleurettes.
Succise des prés (Succisa pratensis)
Procris (Coenonympha pamphilus)
Colias
Belle Dame (Vanessa cardui)
Azuré commun (Polyommatus icarus)
Paon du jour (Aglais io)
Cuivré commun (Lycaena phlaeas)
Mante religieuse (Mantis religiosa)
Luc
est allé à l’étang Foucault, l’eau a baissé et il a vu un
héron pourpré, 21 aigrettes garzettes, 7 grandes aigrettes, 8
hérons cendrés, des chevaliers cul-blanc, aboyeurs et arlequins,
des canards colverts, souchets, des sarcelles, grèbes, foulques,
poules d’eau. Des fuligules aussi, des cormorans, deux martins
pêcheurs et deux bécassines… L’étang retrouve tout son
intérêt !
Aigrette garzette (Egretta garzetta)
Chevalier cul-blanc (Tringa ochropus)
Chevalier arlequin (Tringa erythropus)
Martin pêcheur (Alcedo atthis)
Chevalier aboyeur (Tringa nebularia)
18h.
Il fait tout aussi calme qu’hier et tout aussi chaud ! Rien ne
bouge. Nous nous mettons en affût et attendons. Le temps s’écoule
lentement. Le soleil descend sur l’horizon. Les rainettes chantent
dans les buissons. Toujours rien ! Parfois un léger brame monte
au loin mais autour de nous : rien ! La chaleur doit les
engourdir ! Ils ne sortiront qu’à la fraiche, à la nuit
tombée !
En
retournant vers la voiture, le brame s’intensifie. Près de l’étang
un énorme raire retentit ! Nous nous précipitons. Nous le
découvrons… au fond de l’étang, loin. Son cri puissant porté
par l’eau est vraiment impressionnant. Il avance dans l’eau vers
une biche suitée qui pait sur la berge. Il les pousse à rentrer
dans le bois.
Cerf élaphe (Cervus elaphus)
Le
soleil se couche. Le ciel flamboie. Nous reverrons notre cerf un
instant le long de la roselière et ensuite, dans la nuit, au milieu
de la prairie. Il nous regarde sans peur. Il fait noir et la nuit est
SON domaine.
Nous
le laissons à ses amours et rentrons…
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