22 avril
Après avoir laissé Luc dans son
affût, nous sommes partis, Matthieu et moi, en prospection…
Les bernaches sont toujours
présentes : au nid pour l’une, à proximité dans la rivière pour l’autre.
Sur l’autre berge nous découvrons
de l’ail des ours avec lequel nous « jouons » ! Les plaisirs de
la macro !
Tout en nous baladant, nous
repérons le cincle. A pas de loup nous nous approchons de la branche sur
laquelle il est posé au-dessus de l’eau. Mètre par mètre nous progressons,
plaqués au sol. Entre deux reptations nous nous immobilisons. Ne pas le
déranger et ne pas déclencher son envol sont notre priorité. Tout en crapahutant
nous remarquons en face de nous, Luc qui fait de même, de l’autre côté de la
branche. Amusant !
Nous finissons par être installés
à trois endroits différents afin d’avoir des points de vue variés. Couchés dans
l’herbe mouillée nous observons les oiseaux. Ils sont deux parfois sur cette
même branche. Ils vont et viennent, volant tour à tour au ras de l’eau, ce qui
prouve qu’ils sont tranquilles (quand ils nous repèrent, ils passent au-dessus
de nous!). Tout à coup nous remarquons un mouvement sur la berge, dans le
fouillis de branches et de pierres sous cet arbre couché au-dessus de l’eau.
C’est un jeune, tout moucheté (quel mimétisme!) qui sort de sa cachette à
l’arrivée de son parent et qui se précipite en espérant quelque nourriture.
Pourtant, ils n’en donnent pas…
cherchent-ils à lui apprendre à la trouver lui-même ? Nous ne savons pas.
En tout cas il volète déjà bien
et vient se poser un court moment, juste en face de moi !
Que nous sommes bien là, allongés
dans l’herbe malgré l’ankylose et l’humidité ! On perd la notion de temps,
concentrés sur nos observations, attentifs au moindre mouvement, au moindre
cri, au changement de lumière…. L’odeur de la terre mouillée, le chant de la
rivière, la présence d’une fleurette, la visite d’une mésange sur un buisson
avoisinant nous ravissent.
Nous passons un long moment à
contempler toute cette beauté, nous émerveillant de tous ces détails qui font
le charme de la nature quand on prend le temps de la regarder. La moindre
goutte d’eau peut faire un tableau à elle seule !
C’est au moment de se redresser
(les oiseaux sont partis, le jeune a suivi ses parents de son vol encore imprécis) que je constate que je suis
trempée, couverte de boue…. Ce qui ne nous empêche pas de continuer notre
billebaude. Chacun dans notre coin, nous passons des moments privilégiés en
osmose avec notre environnement. Je descends dans la rivière, m’adosse à la
berge, m’assied dans la boue (au point où j’en suis !) et me camoufle sous
les filets. J’attends. Très vite un cincle se pose non loin de moi, sur une
branche. Je retiens ma respiration, vise doucement et déclenche….
La rivière "glougloute" joyeusement à mes pieds! Quel bonheur!
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