AVRIL
1er
avril
Le bois est calme, très calme en
cette matinée de pseudo printemps. La journée est pourtant lumineuse mais les
températures ne dépassent pas les 6°. Il a encore gelé cette nuit, comme toutes
les nuits depuis quelques semaines et le vent soutenu est piquant !
Nous avançons lentement, tous nos
sens en éveil. Peu de chants d’oiseaux, juste quelques mésanges qui se
poursuivent dans les branches. La végétation n’a pas l’air de sortir de son
sommeil hivernal … et pourtant si ! Les jonquilles tapissent le bois au
détour du chemin. Elles dressent frileusement leurs hampes vers le pâle soleil
de ce matin.
Quelques anémones sylvies les accompagnent. Elles sont toutes petites,
recroquevillées de froid….enfin c’est comme cela que je les
vois ! ;0)
Plus loin de jeunes pousses
percent la couche des feuilles mortes : de l’ail des ours ! Il suffit
de froisser une feuille entre les doigts pour que ce dégage le parfum puissant
de la plante. J’en cueille quelques poignées pour en faire un pesto qui va
parfumer tous nos plats de la bonne saison!
Sur un talus c’est un tapis de
pervenches qui offre au regard ces jolies coroles bleues-violettes.
Petite Pervenche (Vinca minor)
Et sur une vieille souche des
« fleurs » de mousses ondulent au vent.
Au loin le tambourinage d’un
pic résonne dans l’air glacial de la matinée. Enfin un signe de printemps chez
les oiseaux. Au sommet d’un hêtre, un large nid attire l’attention, peut-être
celui d’une buse ? En voilà justement une, très blanche qui traverse le
ciel en miaulant. Peut-être la locataire du lieu…
Mine de rien nous découvrons
d’autres oiseaux, plus ou moins discrets qui s’activent dans les arbres :
un grimpereau, une sitelle, les habituelles mésanges et … la surprise du
jour : un pic mar ! Nous l’observons, sautillant sur les hautes branches
d’un arbre, criant au soleil sa rage de vivre, sa calotte rouge se détachant sur le gris du bois.
Dans les mares qui s’étalent sur
le chemin, des grappes d’œufs de grenouilles flottent entre deux eaux. Sont-ils
encore vivants ? Ceux qui affleurent à la surface doivent avoir gelé
durant ces dernières nuits glaciales.
Tout-à-coup je distingue une
forme figée entre les troncs : un chevreuil ! Un beau brocard nous
fixe, cherchant à définir ce qu’il a entendu, c’est-à-dire nous. Nous nous figeons, épaulons notre appareil
photo et tirons rapidement quelques clichés. Il finit par s’enfuir en grands
bonds gracieux.
Sur le chemin du retour c’est un
faisan et sa poule qui nous permettent de déclencher une dernière fois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire