vendredi 26 avril 2013


20 avril

Nous l’avions laissé sur sa branche la semaine dernière, nous le retrouvons au même endroit ce matin. Il sommeille, se réveille, s’étire… pour notre plus grand plaisir ! Un deuxième cincle surgit, pousse un petit cri et hop les voilà partis, filant tous deux au ras de l’eau.
 
Cincle plongeur (Cinclus cinclus)
 
 
 
 
 
 
 
 
La rivière glougloute joyeusement, le soleil rit dans le ciel, seul le vent du nord jette un froid sur cette belle matinée. D’ailleurs les anémones sylvie sont toutes fermées, recroquevillées sous cette bise glaciale.
 
Anemone sylvie (Anemone nemorosa)
 
 
Nous déambulons lentement le long de la rivière. Le printemps explose les bourgeons et pare les arbres de minuscules feuilles d’un vert tendre. Des tapis de jeunes orties s’étalent sous les hampes séchées de celles de l’année passée. C’est le moment de faire de la soupe !
 
 
 
 
 
Pendant que Luc traque la gente ailée (ça gazouille de partout), je me consacre à toutes ces fleurettes qui profitent de la lumière printanière pour s’épanouir.
 
Pétasite officinal (Petasites officinalis)
 
Primevère élevée ou Coucou des bois (Primula eliator)
 
 
 
 
 
 


Dorines à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium)
 
 
 
 
 
 
 
 
Anémone fausse renoncule (Anemone ranunculoides)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tapis jaunes et verts de dorines, d’anémones, de primevères… au milieu desquelles je retrouve ce plan de Clandestines écailleuses, cette plante parasite (elle extrait les substances nutritives des racines des plantes-hôtes à l’aide de suçoirs) blanchâtre teintée de rose sans feuille verte ni chlorophylle. Fleur rare qui pousse au bord des cours d’eau. Son rhizome peut peser jusqu’à cinq kilos ! Elle fleurit pour la première fois après dix ans de végétation.
 
Clandestine écailleuse (Lathraea squamaria)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Je la mitraille !!! Je découvrirai un autre plan caché sous un tapis d’anémones fausses renoncules.
 
 
 
Quel bonheur que de me retrouver allongée sur la terre, le nez dans les fleurs, le chant de la rivière en bruit de fond.
 
 
La bernache couve sur l’îlot derrière moi. Son compagnon posté à quelques mètres surveille les environs.
 
Bernache du Canada (Branta canadensis)
 
 
 
 
L’ail des ours est en bouton, dans quelques jours les jolies fleurs blanches s’épanouiront et parfumeront tout le sous-bois !
 
Ail des ours (Allium ursinum)
 
 
 
 
La Gagée jaune (encore une fleur rare) a disparu…. J’en retrouve quelques plants à moitié dévorés !
 
Gagée jaune (Gagea lutea)
 
Une bergeronnette des ruisseaux sautille le long de la berge, Luc lui emboite le pas. Un pinson se joint à eux tandis que pouillots, troglodytes et mésanges volètent joyeusement au-dessus de nos têtes.
 
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea)
 
Pinson des arbres (Fringilla coelebs)
 
Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus)
 
 
 
Durant notre pique-nique (au soleil et à l’abri du vent : mmmmm) nous apercevons le cincle qui de sa branche fétiche plonge dans la rivière et ramène dans son bec des larves qu’il transporte hors de notre vue sur l’autre rive. Y aurait-il un nid ? Des jeunes ?
Luc s’installe à l’affut.
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Pour en avoir le cœur net, je contourne le site et me poste tapie dans le sous-bois, sur l’autre berge afin d’essayer d’apercevoir l’endroit où il disparaît avec son précieux chargement.
 
 
En face de l’oiseau et de sa fameuse branche, une bâtisse en pierre du pays abrite une "mini" centrale électrique alimentée par la rivière. Très vite j’aperçois le cincle. Il entre sous l’édifice pour en ressortir quelques secondes plus tard. Il doit y avoir caché son nid. Au moins, là, est-il à l’abri des prédateurs ! Le couple s’active, pêche et effectue des va et vient rapides.
 
 
 
Les laissant à leur travail, je m’installe plus loin. Tout est calme. Le soleil chauffe et pare la rivière de reflets argentés. Je suis bien. Je contemple.
 
Lierre terrestre (Glechoma hederacea)
 
Stellaire des bois (Stellaria nemorum)
 
 
 

Pissenlit officinal, Dent-de-lion (Taraxacum officinale (T. dens-leonis))
 
Punaises
 
Anemone sylvie (Anemone nemorosa)
 
 
 
 
Corydale à bulbe creux (Corydalis cava)
 
Ficaire (Ranunculus ficaria)
 
Très vite les cincles se manifestent. Il y a de l’amour dans l’air ! Les oiseaux se poursuivent, modulant de petits gazouillements liquides. Ils suivent une sorte de circuit, entament leur virage juste devant moi, passant parfois au ras de ma tête s’invectivant joyeusement. Je reste immobile sous mon camouflage savourant cette proximité. Leurs trilles joyeuses résonnent dans l’air frais. Très excités ils se posent parfois une seconde sur une branche ou sur une pierre pour repartir tout aussi vite !
 
Cincle plongeur (Cinclus cinclus)
 
 
 
C’est au tour du martin pêcheur de passer à toute allure, au ras de l’eau. Un  second arrive, se pose un quart de seconde, plonge et … s’envole ! Frustration !!!!!
La rivière retrouve son calme à nouveau. Luc m’a rejoint, il n’y avait plus d’activité non plus à son poste. Se reposent-ils ?
Le vent souffle fort mais ici, au ras du sol, sous nos filets, nous sommes à l’abri. Le soleil chauffe, nous avons bon ! Si seulement les oiseaux pouvaient revenir !
Mais à part un colvert et un troglodyte, nous ne voyons rien d’autre.
 
Canard covert (Anas platyrhynchos)
 
 
 
 
 
Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Avant de rentrer, je me coule dans la végétation urticante et tire quelques clichés du cincle revenu sur sa branche. Avant qu’il ne s’envole vers son nid et … que nous fassions de même ! 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Encore que vite, avant de partir je photographie le premier plant de cardamine des prés de cette année ! L’aurore (le papillon inféodé à cette fleur) va bientôt apparaître !
 
Cardamine des prés (Cardamine pratensis)
 
 
 
 

 

 





 

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