23 juillet
6h. La Sous. L’horizon se teinte
d’orange qui se reflète dans l’étang et éclaire les masses sombres des
roselières.
Canards et guifettes sont déjà très
actifs : ombres chinoises se découpant sur la clarté de l’eau. Le blongios
se pose juste dans les phragmites devant nous mais de l’autre côté de la touffe
végétale bien sûr ! Juste une photo floue….
Je me suis installée à la
« fenêtre » de l’observatoire, côté gauche, le long de la roselière.
Les autres ont choisi des ouvertures différentes : face à la roselière du
fond, face à l’arbre mort…. Le blongios s’est réfugié tout près de moi…
Bruissement des roseaux, clapotis de
l’eau, cris des canards, des guifettes, des rousserolles….résonnent dans le
calme de la campagne qui se réveille. Le soleil va apparaître d’un moment à
l’autre. L’étang retient son souffle. Les trois coups sont frappés : il
apparaît, majestueux, l’acteur principal de cette scène de vie. Très vite il
grimpe dans le ciel pâle et brille de mille feux, nous éblouissant. Des
fumerolles de brume orangées s’étirent et se déchirent au dessus de l’onde,
s’évaporant dans l’air frais du matin. Le râle d’eau fouille la végétation
immergée de son long bec rouge, tout contre le bâtiment. Impossible à
photographier !
Le blongios vient de réapparaitre,
silhouette sombre derrière les tiges de roseaux. Il grimpe et d’un coup s’envole.
Jamais dans la direction escomptée. Très vite. Trop vite il se réfugie derrière
l’écran végétal. Encore raté ! Caramba !
Rousserole effarvate
Phragmite des joncs
Bruant des roseaux
Phragmite des joncs
Fin de matinée dans la campagne
berrichonne. Une route qui serpente entre champs et prairies. Un chemin de
terre qui longe une paroi sablonneuse … biotope parfait pour le guêpier !
Très vite nous entendons son doux
chant roulé et, haut dans le ciel, nous admirons ces splendides oiseaux
colorés. Même vol que les hirondelles. Ils cabriolent dans l’air chaud de ce
milieu de journée, attrapant avec dextérité les insectes qui traversent leur
espace aérien !
Ils se posent au sommet des grands
arbres qui bordent le site, rutilants sous la lumière vive de cette belle
journée ensoleillée !
Un circaète Jean-le-Blanc nous fait
l’honneur de nous survoler : superbe rapace !
D’un côté des mangeurs de guêpes, de
l’autre un dévoreur de serpents…des prédateurs spécifiques...la nature est bien faite !
Linotte mélodieuse
Hypolaïs polyglotte
Séneçon Jacobée
Petit nacré
Le même de dos
Myrtil
... de profil
20h : allée du Buret.
« Couchés dans le foin avec le
soleil pour témoin, un p’tit oiseau qui chante au loin… » : voilà qui
traduit bien notre situation. A même le sol, dans cette « herbe »
récemment fauchée, nous attendons au soleil qu’un animal daigne passer dans
cette allée où nous avons déjà vécu de belles émotions lors du brame.
Luc...
Qu’il est doux de ne rien
faire ! Il fait encore très chaud mais une légère brise nous rafraichit.
Les moustiques ne sont pas encore agaçants. Ils dansent juste dans la lumière
dorée. Un vol de cormorans passe dans le ciel, suivit de celui d’un colvert.
Les insectes stridulent, quelques oiseaux pépient, une vache meugle au loin, un
chien aboie…. Pour l’instant le « butin » est maigre : un
lièvre ! Mais peu importe, nous sommes si bien !
Au bout d’un moment, Matt et moi,
partons en « chasse macro » pour profiter des lumières du soleil
couchant. Pas à pas nous parcourront le chemin jusqu’à Gorgeat , captant les
jeux de lumière sur les insectes ou dans la végétation.
Arrivés à l’étang :
surprise ! Six sangliers déambulent dans cette belle lumière dorée. Ils
fouillent le sol de leur groin, avancent dans l’eau, font décoller un groupe
d’aigrettes….
Vite, prévenir les autres et
photographier cette belle scène de vie sauvage ! Magnifique !
Assise à terre, derrière la bonde,
au milieu de ces hautes tiges de végétation, je contemple. Je jubile. Je suis
en communion avec mon environnement. Difficile d’expliquer ce sentiment d’être
juste là où je dois être. Moment de plénitude que je souhaite à chacun !
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