19 septembre

Le ciel commence à se teinter de jaune à l’est quand nous arrivons à la rivière. Il fait dix degrés et l’eau me semble glacée. Le niveau est haut contrairement à ses derniers jours, le barrage a dû faire un lâcher.

Eau froide qui arrive à mi-cuisses, courant important, pierres glissantes, matériel sur le dos… ce n’est pas facile de progresser pour arriver à cette minuscule gravière, pas encore complètement submergée.

Me voilà installée au milieu des flots. Une brume compacte flotte au-dessus de l’onde. Les oiseaux pépient (j’ai entendu le martin !), reste à attendre en espérant que malgré la hauteur du niveau de l’eau, je verrai des oiseaux !

Et vivement que la température monte un peu ! Glagla ! Pourtant malgré ces conditions inconfortables, dans mon minuscule affût, je suis bien ! Trop heureuse !

 

Luc est parti « chasser » le cerf ou les oiseaux. Espérons….

La bergeronnette des ruisseaux vient de me faire une petite visite, suivie d’une grise mais posée derrière moi en plein contre-jour. Pas de photo. J’entends passer le martin. Il ne s’arrête pas.

Le soleil se lève au-dessus des arbres, boule de feu orange… il devrait réchauffer l’atmosphère et me donner plus de lumière mais pour le moment, une petite brise glaciale traverse ma tente.

Le martin passe et repasse, toujours sans s’arrêter ! Par contre cinq petits castagneux jouent dans le courant, plongent, pêchent, petits bouchons flottant sur ces eaux tumultueuses, des plongeurs émérites ! Trop drôles, et vifs ! En regardant autour de moi, j’en compte quatorze !

Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla flava)

Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis)

Bergeronnette grise (Motacilla alba)

Madame martin vient enfin de se poser devant moi. Quelle beauté !

Martin pêcheur d'Europe (Alcedo athis)

9h45. Bientôt trois heurs d’affût. Le soleil chauffe dans le dos mais les pieds restent mouillés et glacés. Trois castagneux me tiennent compagnie. Bergeronnettes et martins passent. Parfois ils s’arrêtent, se toilettent ou pêchent de petits poissons brillants.

Quatre heures d’affût. Je commence à trouver la position difficile. Je suis assise très bas, l’eau dégouline tout autour de la tente et s’infiltre partout. Tout est mouillé ! Mais les castas sont toujours là ! Petites boules de plumes mais redoutables pêcheurs. Une garzette tourne autour de moi, à grandes enjambées rapides. Belle !

On doit maintenant avoisiner les 25°. L’eau va me sembler d’autant plus froide ! J’attends mon « sauveur » qui va m’aider à replier et transporter tout le matos pour retraverser la rivière… sans y tomber !

 

Au petit matin Luc a admiré deux cerfs dans une jolie ambiance froide et brumeuse avant de flirter avec une jolie garzette !

Cerf élaphe (Cervus elaphus)

Aigrette garzette (Egretta garzetta)