22 septembre
18h. Un grand, beau soleil descend doucement sur l’horizon. Mais il chauffe encore beaucoup ! Sous mes tenues de
camouflage, j’ai chaud ! Collée à une structure en bois je goûte le
calme et la lumière de cette fin de journée. J’attends que le rideau se lève et
que les premiers acteurs entrent en scène. Des brames s’élèvent déjà mais rien
ne bouge pour le moment. Il suffit d’attendre…
Maître goupil s’avance en premier. Il traverse un rai de
lumière qui fait flamboyer sa rousseur. Le nez au sol, la queue à l’horizontale
il se dépêche de rentrer en coulisses, c’est-à-dire dans le bois. Bois derrière
lequel Luc est installé, face à une immense prairie. Ensuite un beau cerf apparaît dans
le fond de cette longue clairière à laquelle je fais face, il traverse
calmement l’espace dégagé.
Renard roux (Vulpes vulpes)
Cerf élaphe (Cervus elaphus)
Un chevreuil, puis un deuxième passent en sautillant. C’est au tour d’une biche suitée de faire son
entrée. Accompagnée de son faon et de la bichette (faon de l’an passé) elle
prend le temps de brouter l’herbe verte avant de rejoindre l’autre lisière.
Chevreuil (Capreolus capreolus)
Luc aussi voit du cerf. Un beau mâle brame devant lui avant
de retourner sous le couvert.
Il a aussi la visite d’un chat sauvage et d’un renard !
Buse variable (Buteo buteo)
Un cerf, le même que tout-à-l’heure et aussi celui que Luc
a vu (nous le vérifierons grâce aux photos), revient sur le site. Il frotte ses
bois sur le sol, brame un petit coup et rentre sous le couvert à la suite des
biches. Le soleil a disparu, la fraicheur de la nuit s’installe. Je ne vois
plus rien. Par contre derrière moi, invisibles sous les arbres le cerf lance de
gros brames rocailleux. Un autre lui répond tout aussi fort ! Quel
concert ! Ils n’arrêtent pas. Mais c’est frustrant de ne pas les voir. Je
quitte donc mon emplacement sur la pointe des pieds et m’avance guidée par mon
oreille. Là, je l’aperçois. Au milieu des joncs il tend le mufle vers le ciel
et lance longuement son raire caverneux. Les biches se tiennent autour de lui,
toujours aux aguets. Je ne vois pas l’autre mâle mais l’entends répliquer. Je
photographie les bêtes à travers les frondaisons qui me cachent, jusqu’à ce que
la nuit nous enveloppe. Je suis à fond dans les « iso » et je goûte
avec bonheur ce spectacle sonore, ancestral !
Je quitte les lieux aussi silencieusement que je suis venue laissant les animaux à leurs amours nocturnes. Je suis accompagnée par leurs raires rauques qui résonnent dans la nuit. Sur l’étang des canards et des limicoles se nourrissent, ombres chinoises se découpant dans le peu de lumière dispensée par le ciel. J’ai hâte de retrouver Luc pour partager nos émotions !
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