samedi 5 novembre 2022

 17 septembre

Luc me dépose sur un chemin de terre avant d’aller se poster devant une prairie en queue d’étang à un kilomètre de là. L’aube rosit le ciel. Des brames s’élèvent dans l’air frais. J’avance doucement essayant de ne pas faire craquer trop de glands ou de branchettes.

Au plus j’avance, au plus un raire résonne fort. Au moment où le chemin étroit tourne, j’aperçois juste devant moi, des bois de cerf. Il est au milieu du chemin ! Il lance un nouveau  brame qui m’éclate dans les oreilles ! Je recule rapidement et me dissimule derrière le gros tronc d’un pin. Par où va-t-il se diriger ? Prendra-t-il le sentier ? Passera-t-il par le bois ? J’ai le cœur qui bat la chamade ! J’essaie de régler mon appareil quand je le vois se diriger dans le bois. Il est à quelques mètres de moi. Il s’arrête, regarde dans ma direction. Je déclenche mais il fait trop sombre dans ces fourrés ! Il s’éloigne et je me précipite de l’autre côté du chemin, supposant qu’il devrait y arriver rapidement. Emmêlée dans des ronces derrière un tronc étroit, j’ai juste le temps de diriger mon appareil quand il sort au milieu des bruyères. Il se fige. Moi aussi. Je déclenche, une fois, et m’immobilise. Mais l’animal m’a repérée et, d’un bond, fait volte face pour retourner sous le couvert. J’ai trois photos. Mais quelle poussée d’adrénaline !

Cerf  élaphe (Cervus elaphus)





Dans l’assec quelques bêtes déambulent dans le brouillard, loin.





Le soleil se lève. La brume s’embrase. Un faon, une biche s’y découpent. Ils s’éloignent. Le voile humide commence à se désagréger. La prairie est vide à nouveau quand un beau boisé sort de la haie et emprunte le même chemin que la duo. Il est paisible. Les raires diminuent, les bêtes ont regagné leur lieu de remise pour la journée.

 












Chevreuil (Capreolus capreolus)

Luc a eu moins de chance. Même si les brames s’élevaient tout autour de lui, il n’a vu qu’une biche et son faon.











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