mercredi 14 octobre 2015


16 septembre


Pluie, vent, orages…. Il est 16h quand nous retrouvons La Sous et ses habitués.

 Grande aigrette (Egretta alba) et cane colvert (Anas platyrhynchos)

 Martin pêcheur d'Europe (Alcedo atthis)





 Ragondin (Myocastor coypus)


 Corneilles noires (Corvus corone corone)

 Grèbe huppé (Podiceps cristatus)



 Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis)


 Ragondin


 Grand cormoran (Plalacrocorax carbo)

Busard des roseaux (Circus aeruginosus)

18h. Luc commence par surveiller cette allée où il y a toujours beaucoup de passage même si c’est à une certaine distance. « N’a qu’un bois » la traverse en effet.
Par la suite il ne rencontrera qu’un lièvre tapis au beau milieu d’une prairie.

 Le daguet "N'a qu'un bois" et une bichette (Cervus elaphus)


 Lièvre brun (Lepus europaeus)



Pour ma part je décide de rejoindre une haie où l’année passée nous avions eu de belles rencontres.
Le chemin serpente entre deux « murs » de brandes serrées. Des bruyères à balais qui se mêlent aux ronces, aux prunelliers et autres églantiers. Quelques coulées basses indiquent le passage de sangliers. Je m’installe contre un rideau d’aubépines. Un chêne me surplombe lâchant ses glands un à un…. Gare à mon crâne !  Sous mes filets, je ne bouge plus. Devant moi un espace d’herbes hautes, d’arbustes, de joncs, cerné par des haies de brandes et des bosquets. Tout est calme. De gros nuages roulent dans le ciel… pourvu qu’il ne pleuve pas ! Par intermittence, une bourrasque  secoue les arbres qui  me dégoulinent sur le dos. Le temps passe. 

 Bruyère (Calluna vulgaris)

 Églantier (Rosa canina)

Taillis

J’aperçois tout-à-coup, au milieu d’un taillis, la cime d’un arbre qui est secouée vigoureusement. Sans doute une bête qui s’y frotte. Un quart d’heure après  s’élève enfin un brame puissant et rauque venant de ce même taillis. Un cerf s'y tient bien! …. Mais il ne se montre pas.
Soudain un jeune boisé poursuivant une biche surgit de la lisière du massif. Il y disparaît aussitôt. Quelques minutes plus tard le daguet « N’a qu’un bois », accompagné d’une bichette trottine au même endroit. Attentifs et nerveux, ils s’enfoncent à leur tour dans les broussailles.

 Cerf élaphe (Cervus elaphus)


Le daguet "N'a qu'un bois" et sa bichette que Luc a aperçut ce soir là aussi. 

J’ai l’impression de me trouver devant une scène de théâtre avec les portes qui claquent et les acteurs qui rentrent et sortent à tout bout de champ. Une biche s’avance à son tour, son faon l’accompagne. A peine a-t-elle disparue que le seigneur et maître du lieu parait. Il hume le doux fumet et … se précipite à sa suite.
Il arbore huit cors. Ses hautes perches sont légèrement tordues. C’est un vieux cerf pèlerin à la robe rousse. Nous l’avions vu l’année passée au même endroit.














Je suis, à l’oreille, sa progression sous le couvert. Il brame régulièrement. Il finit par revenir, rentre dans le taillis et …. ressort  derrière une autre biche. Quelle circulation ! Je le piste à nouveau au son de ses raires puissants et le situe plus ou moins sur ma gauche dans la brande… Vont-ils revenir ?




Oui, quelques minutes plus tard,  dans la « prairie » débouchent la biche et son faon. Derrière elle, au milieu de la bruyère, je vois les bois du vieux seigneur. Ses raires résonnent dans cette fin de journée. La biche  broute apparemment indifférente. Il sort, le cou tendu vers l’avant, les bois sur l’encolure, il brame. Narines ouvertes, lèvre supérieure relevée, il hume les douces effluves et se précipite, langue tirée, vers la femelle. Elle se dérobe, l’évite adroitement. S’en suit une course poursuite que j’ai bien du mal à suivre car ils sont à courte distance  pour ma focale ! Le faon affolé ne sait plus dans quel sens se diriger. Il tente de rattraper sa mère.


















Malheureusement, à force de courir dans tous les sens,  le cerf finit par percevoir ma présence. Il s’arrête net, regarde dans ma direction (il a du m’éventer) et sans hésiter s’enfonce dans la brande. Il y disparaît cette fois définitivement.




Quelle poussée d’adrénaline ! Maintenant que tout est fini je remarque que je tremble et que mon cœur cogne ! ;0) Je suis heureuse, ravie d’avoir pu vivre ce beau moment ! Et déçue que le vent m’ait trahie mais je ne pouvais me placer autrement et quitter le sentier. Ils se trouvaient sur une propriété privée dont l’accès m’est interdit.

Je reprends le chemin du retour, toute remplie de cette scène que je viens de vivre quand au détour du sentier je tombe sur une compagnie de sangliers qui, sous un grand chêne, se régale de glands.   Ils me barrent la route. Impossible de me cacher, la brande est trop dense. Je me fige derrière mon appareil. Mon cœur bat la chamade. Je prends quelques clichés d’une bête rousse qui me regarde, curieuse, pendant que ses congénères fuissent le sol. Ils soufflent, ronchonnent, gruinent…

 Sangliers (Sus scrofa)






Ils sont en plein milieu du chemin et empêchent mon passage. La nuit rôde, la lumière diminue, la température fraîchit, le soir s’épaissit.
C’est au tour d’une grosse laie, sans doute la meneuse du groupe, de me fixer. Je suis dans mes petits souliers. Elle avance un peu vers moi. Elle semble perplexe mais finit par se couler dans la végétation. Je respire mieux mais ….. elle repasse la tête, revient sur le chemin et s’avance à nouveau vers moi. Je n’en mène vraiment pas large ! Elle me scrute dans cette pauvre lumière. Ses petits yeux noirs m’examinent,  elle progresse encore dans ma direction …









Trop stressée, je fais un mouvement sur le côté qui lui permet de se rendre compte qu’elle a affaire à un humain. Un grognement de mécontentement qui alarme le groupe et d’un bond extrêmement rapide elle fonce dans la végétation où tout le groupe se disperse. Je me précipite pour franchir l’endroit tant qu’il est dégagé. De part et d’autre j’entends le piétinement et les grognements des bruyants animaux. C’est d’un pas très rapide que je rejoins la voiture. J’ai eu vraiment peur. Ces laies sont extrêmement  imposantes ! Des bêtes intelligentes et courageuses qui ne craignent pas d’affronter l’homme si elles jugent leurs marcassins en danger.
Quelle sortie mémorable !!!
  

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