16 septembre
Pluie, vent, orages…. Il est 16h
quand nous retrouvons La Sous
et ses habitués.
Martin pêcheur d'Europe (Alcedo atthis)
Ragondin (Myocastor coypus)
Corneilles noires (Corvus corone corone)
Grèbe huppé (Podiceps cristatus)
Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis)
Ragondin
Grand cormoran (Plalacrocorax carbo)
Busard des roseaux (Circus aeruginosus)
18h. Luc commence par surveiller
cette allée où il y a toujours beaucoup de passage même si c’est à une certaine
distance. « N’a qu’un bois » la traverse en effet.
Par la suite il ne rencontrera
qu’un lièvre tapis au beau milieu d’une prairie.
Lièvre brun (Lepus europaeus)
Pour ma part je décide de
rejoindre une haie où l’année passée nous avions eu de belles rencontres.
Le chemin serpente entre deux
« murs » de brandes serrées. Des bruyères à balais qui se mêlent aux
ronces, aux prunelliers et autres églantiers. Quelques coulées basses indiquent
le passage de sangliers. Je m’installe contre un rideau d’aubépines. Un chêne
me surplombe lâchant ses glands un à un…. Gare à mon crâne ! Sous mes filets, je ne bouge plus. Devant moi
un espace d’herbes hautes, d’arbustes, de joncs, cerné par des haies de brandes
et des bosquets. Tout est calme. De gros nuages roulent dans le ciel… pourvu
qu’il ne pleuve pas ! Par intermittence, une bourrasque secoue les arbres qui me dégoulinent sur le dos. Le temps passe.
Églantier (Rosa canina)
Taillis
J’aperçois tout-à-coup, au milieu
d’un taillis, la cime d’un arbre qui est secouée vigoureusement. Sans doute une
bête qui s’y frotte. Un quart d’heure après s’élève enfin un brame
puissant et rauque venant de ce même taillis. Un cerf s'y tient bien!
…. Mais il ne se montre pas.
Soudain un jeune boisé
poursuivant une biche surgit de la lisière du massif. Il y disparaît aussitôt. Quelques
minutes plus tard le daguet « N’a qu’un bois », accompagné d’une
bichette trottine au même endroit. Attentifs et nerveux, ils s’enfoncent à leur tour
dans les broussailles.
Le daguet "N'a qu'un bois" et sa bichette que Luc a aperçut ce soir là aussi.
J’ai l’impression de me trouver
devant une scène de théâtre avec les portes qui claquent et les acteurs qui
rentrent et sortent à tout bout de champ. Une biche s’avance à son tour, son
faon l’accompagne. A peine a-t-elle disparue que le seigneur et maître du lieu
parait. Il hume le doux fumet et … se précipite à sa suite.
Il arbore huit cors. Ses hautes
perches sont légèrement tordues. C’est un vieux cerf pèlerin à la robe rousse.
Nous l’avions vu l’année passée au même endroit.
Je suis, à l’oreille, sa
progression sous le couvert. Il brame régulièrement. Il finit par revenir,
rentre dans le taillis et …. ressort
derrière une autre biche. Quelle circulation ! Je le piste à nouveau
au son de ses raires puissants et le situe plus ou moins sur ma gauche dans la
brande… Vont-ils revenir ?
Oui, quelques minutes plus tard, dans la « prairie » débouchent la
biche et son faon. Derrière elle, au milieu de la bruyère, je vois les bois du
vieux seigneur. Ses raires résonnent dans cette fin de journée. La biche broute apparemment indifférente. Il sort, le
cou tendu vers l’avant, les bois sur l’encolure, il brame. Narines ouvertes,
lèvre supérieure relevée, il hume les douces effluves et se précipite, langue
tirée, vers la femelle. Elle se dérobe, l’évite adroitement. S’en suit une
course poursuite que j’ai bien du mal à suivre car ils sont à courte distance pour ma focale ! Le faon affolé ne sait
plus dans quel sens se diriger. Il tente de rattraper sa mère.
Malheureusement, à force de
courir dans tous les sens, le cerf finit
par percevoir ma présence. Il s’arrête net, regarde dans ma direction (il a du m’éventer)
et sans hésiter s’enfonce dans la brande. Il y disparaît cette fois définitivement.
Quelle poussée
d’adrénaline ! Maintenant que tout est fini je remarque que je tremble et
que mon cœur cogne ! ;0) Je suis heureuse, ravie d’avoir pu vivre ce
beau moment ! Et déçue que le vent m’ait trahie mais je ne pouvais me
placer autrement et quitter le sentier. Ils se trouvaient sur une propriété
privée dont l’accès m’est interdit.
Je reprends le chemin du retour,
toute remplie de cette scène que je viens de vivre quand au détour du sentier
je tombe sur une compagnie de sangliers qui, sous un grand chêne, se régale de
glands. Ils me barrent la route. Impossible de me
cacher, la brande est trop dense. Je me fige derrière mon appareil. Mon cœur
bat la chamade. Je prends quelques clichés d’une bête rousse qui me regarde,
curieuse, pendant que ses congénères fuissent le sol. Ils soufflent,
ronchonnent, gruinent…
Ils sont en plein milieu du
chemin et empêchent mon passage. La nuit rôde, la lumière diminue, la
température fraîchit, le soir s’épaissit.
C’est au tour d’une grosse laie,
sans doute la meneuse du groupe, de me fixer. Je suis dans mes petits souliers.
Elle avance un peu vers moi. Elle semble perplexe mais finit par se couler dans
la végétation. Je respire mieux mais ….. elle repasse la tête, revient sur le
chemin et s’avance à nouveau vers moi. Je n’en mène vraiment pas large ! Elle
me scrute dans cette pauvre lumière. Ses petits yeux noirs m’examinent,
elle progresse encore dans ma direction …
Trop stressée, je fais un
mouvement sur le côté qui lui permet de se rendre compte qu’elle a affaire à un
humain. Un grognement de mécontentement qui alarme le groupe et d’un bond
extrêmement rapide elle fonce dans la végétation où tout le groupe se disperse.
Je me précipite pour franchir l’endroit tant qu’il est dégagé. De part et
d’autre j’entends le piétinement et les grognements des bruyants animaux. C’est
d’un pas très rapide que je rejoins la voiture. J’ai eu vraiment peur. Ces
laies sont extrêmement imposantes !
Des bêtes intelligentes et courageuses qui ne craignent pas d’affronter l’homme
si elles jugent leurs marcassins en danger.
Quelle sortie mémorable !!!
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