mercredi 8 mai 2013


26-27-28 avril

Il pleut. Droit. Dru.  Assise dans un canoë sur l’étang de Virelles, le sac au dos, je pagaye. Les hirondelles frôlent l’eau à nos côtés dans un élégant ballet aérien. Six grandes aigrettes décollent dans un froufrou d’ailes, des canards nous survolent bruyamment. Magique. Tout est calme, paisible. Dommage cette pluie, je suis déjà trempée avant même d’avoir commencé l’aventure.
 
Hirondelle rustique (Hirundo rustica)
 
Le but de ce début de week-end : une nuit en solitaire dans les bois. Nous accostons et nous enfonçons dans la forêt. Le groupe est silencieux, nous marchons vers l’inconnu.

Il doit être aux environs de 21h30. Je suis installée dans mon bivouac, sous ma bâche sur laquelle la pluie tambourine doucement. Tout est calme. Enfin, sauf tous les bruits de la forêt : oiseaux, canards (l’étang n’est pas loin), et, toutes sortes de sons indéterminés… Des animaux ? Je ne sais pas. La nuit est tombée et je ne vois que la silhouette des arbres qui se détachent sur le ciel sombre. Je retrouve mon âme d’enfant, dans ce « camp » improvisé. Je ne vois pas les autres mais sais qu’ils ne sont pas très loin. Dans l’obscurité,  couchée dans mon sac, j’écoute… 

La pluie légère sur la bâche au-dessus de ma tête : j’adore ! Les foulques et autres canards sur l’étang : sonores, et puis la nuit… ça craque de partout ! Mais très vite le froid m’oblige à m’enfoncer dans mon duvet. C’est mon cœur que j’entends battre maintenant. Je suis bien. Un peu excitée par l’expérience mais très heureuse d’être là sous ces arbres.
 
Foulque macroule (Fulica atra)
 

Bernaches du Canada (Branta canadensis)

Six heures. Un air de flûte m’indique qu’il est temps de tout remballer… le petit déjeuner nous attend ! La nuit fut calme. Du fond de mon sac de couchage je n’ai pas entendu grand-chose. J’ai relativement bien dormi, je n’ai pas eu froid. Entre deux sommes je contemplais la cime des arbres se reflétant sur le ciel et la lune en transparence dans les nuages. Il ne faisait pas si sombre que ça !
 
 
 
Un solide petit déjeuner autour d’un feu, du thé brûlant et nous voilà prêts à réembarquer ! Ce trajet en canoë : quel plaisir ! Le silence, le calme, les oiseaux… Un bruant des roseaux chante au sommet d’un phragmite, les hirondelles rasent l’eau, les canards décollent ou amerrissent. Quelle quiétude, quelle plénitude !
 

 
 
 
 
Après une journée bien chargée, le soir me trouve fatiguée, assommée par ce jour au grand air ! Pour cette deuxième nuit nous avons le choix : gîte, cabane dans les arbres…. Je décide de renouveler l’expérience et de dormir à nouveau à la belle étoile. Je suis la seule, les autres préfèrent les bâtiments par crainte du froid.  Je cherche l’emplacement qui va me convenir : à l’abri de ce vent du nord qui souffle fort, une bonne couche de feuilles mortes pour préserver mon dos… Un tronc mort, couché dans l’humus, voilà l’emplacement rêvé ! J’installe mon bivouac collé à ce bois  qui me protège de cette bise glaciale. Je suis seule car les autres sont occupés de l’autre côté du site. J’étais trop fatiguée pour les suivre. Je me coule dans mon duvet. Le vent secoue les arbres au-dessus de moi. Je retrouve cette délicieuse sensation de bien-être profond, accueillie par la terre, protégée par les arbres, confortablement installée grâce à cette couche d’humus. La nuit est tombée. Les oiseaux se taisent les uns après les autres. Mais je n’ai pas le temps de savourer plus longtemps ce moment, le sommeil m’emporte. Je suis réveillée neuf heures plus tard par le chant des oiseaux ! J’ai vaguement entendu, cette nuit, au moment de me retourner, que le vent soufflait fort mais à chaque fois j’ai replongé aussitôt dans les bras de Morphée ! Quelle bonne nuit ! Je savoure ce petit matin, bien au chaud, douillettement lovée dans mon sac. Un écureuil joue dans les branches hautes. Un couple de geais bâtit son nid au milieu d’une touffe de lierre. Ils m’ignorent, je fais partie de leur monde. A mon tour j’appartiens au bois. Jubilation. Bonheur profond. Qu’est-ce que je suis bien !
 
 
 
De son côté, Luc a prospecté la campagne près de la maison, samedi en fin de journée. Il a rencontré quelques traquets motteux, trois quatre bergeronnettes grises, une des ruisseaux, des corneilles….
 
Traquet motteux (Oenanthe oenanthe)
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
Bergeronnette grise (Motacilla alba)
 
 
 
 
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea)
 
 
 
 
Corneille noire (Corvus corone corone)
 
 
 
 
 
Dimanche il rejoint le site de Virelles, se poste en affût pour tenter de saisir les chevaliers guignettes qui se tiennent discrets sur les rives de l’étang. De sa cachette il verra les habituels canards, fuligules, ouettes, mais aussi une bagarre de bernaches et …. un canoë qui rentre d’un dernier périple sur l’étang ! ;0)
 
Foulque macroule (Fulica atra)
 
 
 

 
 
 
Chevalier guignette (Actitis hypoleucos)
 
 
 
Bagarre de bernaches....
 
 

 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire