30 septembre
7H. La lune, pleine, éclaire
cette fin de nuit. L’air est frais.
Nous jetons un œil discret sur l’étang
devant nous. Une écharpe de brume épaisse flotte le long de la roselière. A sa
lisière : un cerf. Silhouette fantomatique dans les premières lueurs de l’aube.
Au loin quelques brames retentissent. Derrière nous, sur un autre étang, un
cerf galope soulevant de grandes gerbes d’eau. Il disparaît dans la végétation.
Nous avançons précautionneusement
prenant garde de ne rien faire craquer sous nos pas. Nous rejoignons notre affût
courbés en deux et patiemment attendons le lever du jour. La brume s’étend, s’étire,
s’enroule nous enveloppant de son voile humide. Un troglodyte s’époumone dans
un arbuste à côté de nous.
Depuis les bois qui bordent l’étang
des brames rauques résonnent. Mais rien à voir…. Le soleil teinte l’horizon d’ocre.
Il ne devrait plus tarder à se lever. Des coups de feu éclatent, puissants,
nombreux. Les raires diminuent, la brume s’épaissit comme pour soustraire aux
yeux humains les animaux en danger.
Petit-à-petit la lumière croit et
le soleil finit par montrer le bout de son nez ! Très vite il s’élève dans
le ciel et darde ses rayons à travers le brouillard qui scintille de mille feux !
Un grèbe castagneux s’affaire sur l’onde, nimbé des premières lumières de l’aube.
Grèbe castagneux
Le brouillard recouvre maintenant tout le site reflétant de ses milliards de
gouttes la lumière incandescente de l’astre du jour. Soudain, le bruit d’un
galop dans l’eau… mais on ne voit plus rien. La brume soustrait le gibier aux
chasseurs…. d’images que nous sommes. Etonnant brouillard qui s’installe sur les
zones humides mais laisse le ciel et les chemins dégagés. La famille ragondin nage à nos pieds. Un silence ouaté nous enveloppe. Par
contre les fusils tonnent et résonnent sur toute la Brenne. C’est dimanche…
Ragondins
Pas de brume sur le chemin
Matinée au jardin, le nez dans la
végétation pour ma part, à la recherche d’insectes, de gouttes ou de fleurs. Un
tapis de petits cyclamens sauvages roses ou blancs s’étale dans l’herbe rase.
Luc par contre lève le sien au
ciel et traque les oiseaux.
Jusqu’à passé 10h quelques raires sporadiques s’élèvent
au loin mais aussi fusils, cors, chiens…. Il fait de plus en plus doux. Une
matinée toute paisible. Nous apprécions ce bien être tout simple.
Pic épeiche
Pouillot véloce
Rouge-gorge
18h. Après un excellent repas
avec tous nos amis photographes, nous rejoignons notre lieu favori pour la
balade du soir. Une superbe lumière dorée baigne la campagne. Un traquet
motteux nous attend perché sur une grosse pierre. Il se laisse gentiment
photographier !
« Notre » balbu, perché
sur son piquet déguste son poisson… troisième jour que nous le voyons à cet
endroit ! Dans une prairie une biche suitée et un daguet trottinent et
disparaissent très vite dans la haie. Dans notre prairie préférée nous avons
juste le temps d’apercevoir un beau cerf qui à son tour rentre calmement dans
le bois. Dans la prairie du traquet : encore un cerf ! Seulement
celui-ci nous a vus et nous n’avons que le temps de le mettre dans nos jumelles
avant qu’il ne disparaisse lui aussi !
Daguet et faon
Et la biche
De retour à la voiture il fait
quasi noir. La lune, ronde et dorée projette sur l’étang un halo lumineux. C’est
dans cette lumière blanche qu’apparaît un cerf. Magique ! Mais impossible
à photographier, il fait vraiment trop sombre ! Partout autour de nous des
raires s’élèvent. La nuit va être chaude !
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