29 avril
de l'herbe vue de très près... ;0)
Cela fait deux heures que je me
vautre dans l’herbe mouillée au milieu des cardamines et des pissenlits. Nous
sommes arrivés tôt ce matin au bord de la rivière car je voulais surprendre les
papillons encore endormis. Accrochés aux fleurs, ils attendent les premiers
rayons du soleil afin de sécher leurs ailes humides pour s’envoler vers leurs
amours printanières.
J’avance pas à pas, délicatement,
car les insectes prisonniers de l’humidité sont particulièrement fragiles.
Dès que j’en trouve un, je tourne
autour de lui, m’agenouille pour me mettre à son niveau, me couche pour tenter
un autre point de vue…. Bref, je me retrouve très vite complètement
trempée !
Je passe pourtant là de délicieux
moments, face à face avec ces insectes si gracieux aux grands yeux tachetés et
à la pilosité impressionnante !
C’est vraiment un autre monde qui
s’offre à moi dès que je mets le nez au ras du sol !
????
Abeille
En sortant de la prairie, je
m’installe un moment dans l’abri en bois installé le long du cours d’eau. Je
m’assieds sur un banc afin de faire un premier tri dans mes photos. Tout-à-coup j’entends, avant de le voir, le
cincle qui vole droit sur moi et se pose sur le toit de la cabane, à un mètre
de ma personne. Quelques secondes plus tard il est reparti… Je suis restée
interdite, figée, goûtant cette visite hautement impromptue.
Une bergeronnette des ruisseaux
se pose quelques mètres plus loin. Le troglodyte s’égosille dans le roncier,
juste à côté…. Un petit matin de printemps au bord de l’eau… le bonheur !
Luc ne m’a pas attendue et se
trouve depuis longtemps en planque dans la végétation qui borde la rivière,
espérant que son ami cincle condescende à venir se poser à hauteur de son
objectif…. Pourvu que….
A mon tour, je progresse sur ce
chemin tant de fois parcouru ces dernières semaines. La rivière coule
joyeusement entre ses berges fleuries. Une grive musicienne m’accompagne,
relayée par quelques fauvettes à tête noire, des troglodytes, rouges-gorges…. Deux
bergeronnettes des ruisseaux cabriolent au-dessus de l’onde, hors de portée… Le
cincle va et vient, se pose sur une branche, procède à sa toilette… Il ne
nourrit pas. Le jeune se débrouille-t-il seul ? Il est vrai qu’il vole
déjà très bien.
Fauvette à tête noire (mâle)
Cincle plongeur
Il pleut à verse maintenant. Je
me réfugie sous un pont en attendant que cela cesse. Il fait doux. Le bruit de
la rivière et celui de la pluie sur la végétation me bercent. Quelle
tranquillité ! Quelle quiétude !
Ah, la lumière change !
Peut-être que….
Je rejoins Luc, un peu découragé
de n’avoir vu le cincle que le temps de deux photos. Heureusement une
bergeronnette l’a distrait un temps lors
de sa longue attente.
Bergeronnette des ruisseaux
Nous repartons en billebaude,
lentement, tous nos sens aux aguets.
Le cincle nous offre une petite
séance d’étirements qui permet à Luc de se défouler enfin !
Un troglodyte construit son nid,
dissimulé sous des fougères qui elles-mêmes poussent entre les pierres
disjointes d’un vieux mur. Vite quelques clichés discrets et nous le laissons à
sa construction. Pas question de le déranger !
Troglodyte mignon ... le bien nommé!
Nous retrouvons un cincle un peu
plus loin, lui aussi en pleine séance d’étirements… c’est l’heure de la
toilette chez les oiseaux !
Dans les pruneliers un couple de
fauvettes s’active. Monsieur chante pour délimiter son territoire et séduire
madame à la jolie calotte rousse. Quelques mésanges à longues queues pépient
dans l’arbre voisin. Un couple de bouvreuil traverse notre champ de vision à plusieurs reprises, si
vite qu’ils ne nous permettent pas de les photographier !
Fauvette à tête noire (femelle)
Le plafond nuageux se déchire. Du
bleu apparaît. Les premiers rayons de soleil réchauffent l’atmosphère. Une
légère brume de condensation s’élève de la végétation trempée. Les mouches de
la saint Marc, au vol lourd, pattes pendantes, envahissent l’espace aérien. Les
papillons volètent au-dessus des cardamines…. La magie du soleil !
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