13 septembre

Le soleil chauffe encore en cette fin de journée mais une petite brise du nord-ouest me rafraichit un peu. Quelques corneilles croassent, des libellules chassent, l’herbe sèche exhale un parfum de fin d’été. Tout est calme. Je suis installée sous mes filets de camouflage, tous les sens aux aguets. Je retrouve mon statut de mammifère. Je ressens ma force et ma fragilité au creux de cette nature qui m’entoure comme un cocon. J’attends, je contemple toute cette beauté. Les arbres déjà forts roux affrontent la sécheresse en se débarrassant d’une partie de leurs feuilles qu’ils ne peuvent plus nourrir. Un grimpereau escalade un jeune chêne. Je tente quelques clichés.

Héron garde-bœuf (Bubulcus ibis)

Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla)

Les ombres s’allongent, le temps passe doucement, déjà plus d’une heure que je suis là. Luc, posté plus loin (une grosse haie boisée, une immense prairie nous séparent) a vu une petite harde de biches débouler devant lui.

Biches et faons (Cervus elaphus)

Plus tard c’est un cerf qui a émergé d’une haie pour s’enfoncer dans une autre. Encore plus tard un chat forestier se faufilait au milieu des herbes hautes, il n’a pas échappé à son œil de lynx et il a réussi quelques photos. Une biche a clôturé la liste de ses rencontres.

Cerf élaphe (Cervus elaphus)

Chat forestier (Felis silvestris)

Tout à coup un cerf venant de derrière moi, surgit dans mon champ de vision. Je ne l’ai pas entendu arriver. Il rentre dans le bois. Je le pense parti quand j’aperçois ses bois derrière un arbre. Il est là tout près. Il revient, traverse la plaine et se dirige vers une biche suitée. Ils disparaissent à mes yeux.

A ma gauche des biches paissent dans la prairie. Un cerf les rejoint avant de disparaître dans le bois. Des sangliers apparaissent à leur tour, les marcassins sont à peine visibles dans l’herbe. Le soleil se couche et la lumière baisse très vite. Des brames s’élèvent tout autour. Dans la plaine j’aperçois au loin, un cerf, puis deux. C’est à qui bramera le plus fort. D’autres leurs répondent, pas loin. La nuit tombe et je dois quitter les lieux. Mon chemin passe non loin d’eux…je me fais la plus discrète possible pour ne pas les déranger. C’est impressionnant de les voir et les entendre si près. Je rejoins Luc et nous rentrons vite pour les laisser à leurs amours !

Sanglier (Sus scrofa)