18 janvier
L’hiver arrive sur la pointe des pieds…un
peu de gelée blanche, une lumière franche, blanche qui se dore au fur et à
mesure de la journée, illuminant la campagne brennouse, de cet éclat si
particulier que seule cette saison peut nous offrir.
Sur l’assec, une multitude d’oiseaux s’est
posée. Impossible de les compter, ils sont si nombreux, si serrés parfois et
quand ils s’envolent d’un coup, pluviers dorés et vanneaux huppés se mélangent
en un nuage de volatiles !
En même temps, une vingtaine de courlis
cendrés sondent la vase de leurs longs becs. On adore ces grands oiseaux !
Des hérons, aigrettes, mouettes…complètent le tableau.
Le soleil descend sur l’horizon, boule de
lumière orangée qui enflamme l’eau et met le feu à la roselière. Quelques
canards s’y découpent, ombres chinoises qui voguent vers les touradons.
Quelques dizaines d’étourneaux volètent
dans le ciel bleu. Petit-à-petit ils sont rejoints par d’autres… Le ciel se
remplit. Les groupes d’oiseaux se croisent, s’unissent, se fondent en une masse
compacte qui évolue avec rapidité, formant des figures aléatoires sans jamais
se heurter ! Comment font-ils ? Ils changent de direction brusquement
comme un seul homme, croisant le reste du groupe en un immense chassé-croisé.
Le bruit de toutes ces ailes qui brassent l’air résonne dans le soir naissant.
Ils frôlent la roselière et par petits groupes y plongent rapidement pendant
que le reste de la troupe continue son ballet. Après de nombreux passages tous
les étourneaux ont gagné l’abri des roseaux pour la nuit.
Mais c’était sans compter sur l’épervier
qui à son tour survole rapidement les hautes tiges et déclenche la fuite des
sansonnets. Sa dextérité restera pourtant sans effet et il quittera le site bredouille
pendant que les oiseaux reprennent leur ballet, avant de revenir se re-poser dans les roseaux
qu’ils ne quitteront que demain à l’aube….si le petit rapace les laisse
tranquilles !
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