dimanche 22 octobre 2017


19 septembre


Il fait toujours nuit quand nous arrivons sur place. Quelques brames sporadiques s’élèvent dans le noir. Le temps de s’équiper et un rugissement se fait entendre derrière nous. Le gros pépère doit se trouver dans l’assec derrière nous, à cent mètres, dans la propriété. Son raire rauque, puissant est impressionnant dans le noir. D’autres brames lui répondent, plus loin. Nous avançons le plus discrètement possible sur cette terre sablonneuse. Arrivés sur la crête, sur l’immense prairie qui jouxte l’assec, nous distinguons assez loin un cerf qui brame légèrement avant de disparaître dans le bois au petit trot.

 Cerf élaphe (Cervus elaphus)


Luc continue sa route, je décide de rester. Bien m’en a pris car très vite je devine la silhouette de quelques biches et faons suivie de celle du cerf. Mais il fait encore sombre. Le jour peine à se lever. Un voile nuageux masque la lumière naissante et des écharpes de brumes flottent au ras de l’herbe. C’est l’heure bleue !





Petit-à-petit j’aperçois la harde qui courre dans tous les sens talonnée par le maître des lieux. Il rassemble son harpail composé de douze bêtes. Il a fort à faire car les biches, nerveuses, s’égaillent dans tous les sens leurs faons collés à leurs basques. Le coiffé les poursuit et les enjoint à regagner le troupeau. Il les réunit tout en lançant de longs brames rauques.








Même si la lumière monte en puissance, la grisaille reste de mise et la brume enferme la harde me la soustrayant au regard en grande partie. Difficile de faire de bonnes photos dans ces conditions mais, quel spectacle !
Les biches enfin rassemblées, apparaissent sur la scène, trois jeunes cerfs qui guignent les femelles. Ils tentent de s’approcher au grand dam de notre seigneur et maître qui se lance au galop à leur poursuite ! Il les pourchasse ! Deux rejoignent le bois mais un entêté continue à tourner autour des biches. Mais trop jeune pour en découdre avec notre pépère, il tient ses distances.








Sur ces entre-faits les biches en ont profité pour s’égayer et l’obligent à recommencer son travail de rassemblement. Du coup le jeune six cors se rapproche subrepticement mais le patriarche a l’œil à tout et se précipite pour chasser le jeune impudent ! Un raire long et puissant salue sa victoire au moment où le jeunot fuit dans le bois. Mais pas le temps de savourer ce succès, il doit tout de suite repartir derrière ces femelles toujours aussi nerveuses !















La brume s’estompe, le jour encore laiteux s’affirme. Notre grand cerf rassemble ses ouailles et les entraîne au petit trot  sous le couvert protecteur du bois pour la journée. Quel moment !






Cygne tuberculé (Cygnus olor)

Luc, pendant ce temps, passe un moment en tête à tête, successivement avec trois cerfs ! Ils le combleront d’un beau récital ! Mais là, aucune biche !






















Pour ma part je rejoins une longue prairie où résonnent de gros raires. Je l’aperçois au loin. Seul, il rée le mufle tendu vers le ciel, de la buée jaillissant de ses naseaux. D’autres, invisibles, lui répondent. Mais petit-à-petit les brames diminuent. Le jour est maintenant bien levé.  Le cerf regagne doucement le bois où quelques biches l’attendent en lisière.





Bord d’étang. Le martin se pose sur un bout de bois, scrute tout autour de lui et plonge subitement ! Il émerge, un petit poisson dans le bec. Il vient l’assommer sur le bois. Il le claque à plusieurs reprises sur le tronc, le lance et l’avale.
Il recommence ce manège trois fois avant de filer au ras de l’eau en lançant son cri aigu.

 Martin pêcheur d'Europe (Alcedo atthis)






















Au bord de la roselière, un râle d’eau hésite. Traverse ou pas ? Il finit par s’élancer et coure se réfugier soue un touradon. Une troupe de spatules survole le site.

 Mouette rieuse (Larus ridibundus)


 Râle d'eau (Rallus aquaticus)





 Spatules blanches (Platalea leucordia)



Autre étang. Tout est calme. Une bande de foulques picore la grève. Au milieu des nénuphars, un jeune crabier se déplace de feuilles en feuilles. Un peu plus loin un deuxième crabier fait de même. Ils sont quasi invisibles au milieu de cette végétation !

 Foulque macroule (Fulica atra)


 Crabier chevelu (Ardeola ralloides)











Une cigogne blanche se lisse les plumes au bord de l’eau. Elle a été soignée et relâchée par la réserve parait-il. Une aigrette garzette la rejoint. Un martin se pose une seconde et file au loin. Un balbuzard pêcheur passe….

 Cigogne blanche (Ciconia ciconia)









 Aigrette garzette (Egretta garzetta)




 Grèbe huppé (Podiceps cristatus)

 Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)



Au soir, nous allons sur un site réputé en saison de brame. Des brames, oui nous en entendons mais aucun cerf ne sort et beaucoup de monde stationne le long des chemins… ce n’est pas ce que nous cherchons !

 Fougères...



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