4 octobre
Nous hésitons à nous lever, c’est
notre dernier jour de vacances et il nous reste pas mal de boulot pour mettre
maison et jardin en ordre pour le prochain séjour. Mais c’est plus fort que
nous, il faut que nous allions parcourir ces chemins une dernière fois cette
saison.
Bien nous en a pris. En voiture
encore, dans la pénombre de cette fin de nuit nous apercevons vaguement un cerf
au milieu de cette immense prairie que nous longeons chaque jour. Je tente deux
clichés par la vitre mais il fait encore trop sombre, cela ne donne rien. Nous
repartons et tout de suite Luc se jette sur les freins. Là devant nous, deux
grands boisés combattent. J’ouvre la portière et appuyée sur celle-ci je
mitraille la scène les isos poussés à fond. Luc voyant que les cerfs ne fuient
pas, sort à son tour et filme depuis la portière cette scène exceptionnelle.
Les deux bêtes se ruent l’une sur l’autre. Les bois claquent. Leurs ramures
entrelacées ils tournent sur place se
tordant la nuque. Luc sent son bras faiblir. Il stoppe le film et installe son
trépied. Là il peut le reprendre dans de meilleures conditions de stabilité.
Les deux animaux soufflent, leurs flancs se creusent, leur pelage dégage une légère brume. Parfois,
bois entremêlés, ils observent une pause de quelques secondes. Ils sont
haletants. Mais tout de suite reprennent
le combat avec une rage fébrile. Le corps à corps est serré. Une fois c’est la
bête la plus rousse qui semble prendre le dessus, juste après, c’est l’autre, plus sombre, qui repousse son assaillant. Ils
se toisent un cours instant et se lancent à nouveau tête contre tête. Quelle
force ! Quelle violence ! Le premier cerf que nous avons aperçu vient
tourner autour d’eux avant de repartir au petit trot. Le combat dure depuis
au moins un quart d’heure puisqu’il était entamé à notre arrivée. Les bêtes
doivent être épuisées. Tout à coup, on ne peut dire pourquoi, un des
antagonistes recule, tourne les talons et s’enfuit vers le bois poursuivit par
le vainqueur. Vainqueur qui s’arrête au bout de quelques mètres et à petit pas,
en soufflant, s’en va vers l’étang, le bois… il va s’en doute rejoindre son
harpail et se reposer. C’est lui le maître des lieux !
Debout contre la voiture je n’ai
pas bougé. Mon cœur cogne. Celui de Luc aussi. Une légère brume flotte encore
sur le fond de la prairie. Le jour commence à peine à se lever. Quel chance
d’avoir pu assister à pareil spectacle ! Nous sommes comblés !
Le film :
Les yeux encore remplis de ces
images extraordinaires, nous avançons
doucement sous une cathédrale de chênes. Un brame résonne au loin. La campagne
baigne dans la quiétude de ce petit matin d’automne. La saison des amours du
roi des forêts semble tout doucement toucher à sa fin. Une biche et son faon se
coulent dans une haie sur notre passage. Nous les retrouvons plus loin qui
sortent d’une prairie au moment où nous arrivons. Manque de chance, la biche
nous aperçois et entraîne son faon sous
le couvert.
Spiranthe d'automne (Spiranthes spiralis)
Champignons...
Bernaches du Canada (Branta canadensis)
Mouette rieuse (Larus ridibundus)
Canard chipeau (Anas strepera)
Aeschné mixte (Aeshna mixta)
Il ne nous reste plus qu’à
rentrer. Il faudra des semaines pour trier et travailler toutes ces photos.
Mais que de merveilleux souvenirs !
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