11
décembre
La
campagne frissonne sous son manteau blanc de givre. Quelques écharpes
de brumes ondulent au-dessus des prés et des étangs s’accrochant
aux branches et aux haies. La lumière hivernale nous réjouit et
nous promet d’illuminer nos photos !
Nous
abordons les marais d’Harchies avec un bel espoir chevillé au
corps : apercevoir l’ibis falcinelle signalé sur le site
depuis quelques jours !
Nous
avançons prudemment, à l’écoute du moindre petit cri, attentifs
au moindre mouvement. Entre les branches dénudées le soleil joue
avec le brouillard éclairant de mille feux les gouttelettes en
suspension.
Tanaisie (Tanacetum vulgare)
Viorne (Viburnum)
Ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiacus)
Berce sphondyle (Heracleum sphondylium)
Massette à feuilles larges (Typha latifolia)
Sur
les étangs des dizaines de canards se partagent les espaces non
gelés, barbotant, dormant, décollant tous ensembles pour ré-amerrir
quelques minutes plus tard. Les souchets aux larges becs plats sont
majoritaires. Au milieu d’eux, hiératique, un cygne de bewick nage
majestueusement. Son cou droit, son bec jaune et noir le distingue de
l’habituel tuberculé. Quatre mâles de harles bièvres accompagné
d’une rousse femelle plongent à tout de rôle dans l’au froide.
De superbes oiseaux !
Oies cendrées (Anser anser)
Canards souchets (Anas clypeata)
Cygne de Bewick (Cygnus colombanius)
Je
me pose, seule, dans un observatoire situé au milieu de prairies.
Luc préfère continuer sur le suivant qui trône, lui, entre deux
étangs. Il fait calme. Le sol givré brille dans la lumière
matinale. Tout-à-coup une silhouette en vol attire mon attention. Un
cormoran ? Non, trop mince. Instinctivement je mitraille comme
je peux l’oiseau en mouvement qui se pose en bord de roselière.
J’écarquille les yeux. C’est l’ibis !!!!! Un autre
photographe qui rentre dans la cahute en béton me confirme mon bon
réflexe ! Je préviens Luc, et me poste à l’affût. Très
vite il vient se poser en bordure du sous-bois. Zut, il est caché
par les branches ! Mais petit-à-petit il avance et me permet
quelques jolis clichés ! Je ne sens plus le froid, ni
l’inconfort de l’endroit et de la posture. Je suis émerveillée !
L’oiseau
change de prairie et choisit le soleil. Sur ces entre-faits Luc m’a
rejointe et capture ces instants magiques où nous découvrons l’ibis
à la chasse. Il avale un nombre élevé de grenouilles qu’il
enfile les unes après les autres sous l’œil stupéfait d’un
rouge-gorge. Quel appétit !
Grande aigrette (Egretta alba)
Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla)
Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes)
Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus)
Repu,
l’échassier retourne digérer dans la roselière. L’attente
recommence. Les amateurs d’oiseaux défilent dans l’observatoire.
Tous espèrent la vedette. Celle-ci ne se fait pas trop attendre et
revient faire festin de batraciens. L’oiseau noir au long bec
courbé est un redoutable chasseur de grenouilles ! Il y passe
de très longs moments pour notre plus grand plaisir.
Nous
finissons par le laisser pour une nouvelle sieste digestive et nous
rendons à la rencontre des garrots à œil d’or et des grèbes à
cou noir.
Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis)
Mine
de rien le temps passe. Ces journées de décembre sont très courtes
et déjà le soleil s’incline vers l’horizon. La lumière devient
chaude, dorée et embrase la roselière sur laquelle se découpent
harles, canards, cygne et même le discret râle d’eau. Quel
spectacle !
Harles bièvres (Mergus merganser)
Râle d'eau (Rallus aquaticus)
Cygne tuberculé (Cygnus olor)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire