20 mai
Il pleut sans discontinuité. Une
pluie droite, grise, monotone. Heureusement les oiseaux n’en ont cure. Le
rossignol chante à gorge déployée sur la branche d’un gros chêne.
A La Sous c’est toujours la même
effervescence chez les mouettes et la même agressivité chez les foulques. La
rousserole, perchée sur un phragmite, lance tout azimut son chant sonore et
grinçant.
Rousserole effarvate (Acrocephalus scirpaceus)
Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus)
Le martin pêcheur se moque
gentiment de tous les photographes postés dans l’observatoire. Il se pose sur
le toit de celui-ci pour plonger juste devant nous, attraper un poisson et
filer sur la branche morte pour l’assommer. Il est soit trop près, soit trop
loin, soit trop rapide ! Facétieux l’animal !
Martin pêcheur d'Europe (Alcedo atthis)
Un busard des roseaux survole la
prairie à la lisière du bois. Nonchalamment il inspecte les hautes herbes à la
recherche d’un petit rongeur.
Un groupe d’une vingtaine de
personnes débarque dans l’observatoire. Visite guidée. Ils en ont pour un bout
de temps. Nous fuyons.
Iris jaune (Iris pseudacorus)
Purais. Les hirondelles chassent.
Elles rasent l’eau de leurs filets, se posent sur une branche le temps d’une
toilette sommaire. Les trois espèces sont présentes : rustiques, des
fenêtres, de rivage.
Hirondelle rustique (Hirunda rustica)
Un grèbe à cou noir pêche un peu
plus loin, plongeant subitement pour ressortir à quelques mètres. Une foulque
transporte des matériaux pour consolider son nid. Il pleut toujours. Il fait
froid. Nous sommes habillés comme en hiver.
Les guifettes attendent la sortie
des nénuphars pour y installer leurs nids flottants … ils ont un mois de
retard, comme toute la végétation.
Bellebouche. Heureusement que
nous avons nos bottes ! Boue glissante, rus torrentueux, mares étales…
c’est ce qu’il nous faut traverser sous une pluie battante pour rejoindre
l’observatoire face à la héronnière. Il y fait
grand calme. De prime abord nous observons une quinzaine de nids
disséminés sur les buissons. Les oiseaux couvent, repliés sur leurs œufs, dos à
la pluie. Des hérons pourprés pour la plupart mais aussi des garde-bœufs.
Aucune tête, rien que des dos. Le vent s’est levé et souffle fort, courbant les
arbres, créant des vaguelettes sur l’étang et s’engouffrant par les fenêtres de
notre cabane en bois.
Soudain un héron pourpré arrive
en vol. Il atterrit près de son nid, criant haut et fort son retour. Son
conjoint lui répond, se lève, s’étire… Ils se font quelques civilités,
communiquent les dernières infos avant d’échanger leur place. C’est au tour de
l’autre individu de partir se nourrir.
Nous assistons plusieurs fois à
cet échange. Les autres oiseaux, imperturbables, ne bougent pas la moindre
plume, protégeant leurs œufs du froid et de l’eau. Chacun reconnaît son
compagnon et ne lève pas les yeux à l’arrivée de celui du voisin !
Par deux fois c’est une aigrette
garzette qui rentre. Leurs nids sont cachés à nos yeux. Par contre nous
découvrons, à force de scruter la végétation de nos jumelles, un nid de
bihoreaux.
Un des hérons
« couveur » se redresse, s’étire, tourne sur lui-même avant de se
recoucher sur le nid. Nous avons le temps d’apercevoir trois beaux œufs verts.
Retour de Plume-Cane, la ferme
auberge, vers 22h. Un cerf dans une prairie nous regarde passer. Il porte de petits
bois en velour….
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