9 mai
Voilà deux bonnes semaines que
nous n’étions plus venus…. Comme la végétation a poussé !
La rivière gonflée par les orages
de la semaine dégringole en rugissant vers la vallée. Les fleurs de notre
dernière visite ont disparus dans le fouillis végétal et sont remplacées par
les alliaires, les compagnons rouges, l’ail des ours, les cardamines, etc.…
Nous musardons le long du cours
d’eau découvrant et admirant tous ces changements. Les pêcheurs nous saluent
joyeusement, ils nous signalent le passage du martin pêcheur ! Il fait encore frais ce matin. Les papillons
attendent un peu de chaleur pour sécher leurs ailes et s’envoler butiner.
Au détour du chemin, une
surprise ! Les oisons sont nés ! Quatre boules de duvet, très
entourées par leurs parents, barbotent dans le courant. Ils flottent comme des
bouchons sur ces eaux vives. Ils n’ont que quelques heures d’après nos amis
pêcheurs, et ne resteront pas longtemps sur le site de leur naissance. La
petite famille va, parait-il, entamer rapidement son périple vers la Meuse et
disparaître à nos yeux pour la saison d’été ! C’est chaque année la même
histoire. Elles nichent sur ce coin de rivière, sur le même îlot, et dès la
naissance des oisons elles retournent sur le fleuve.
L’ail des ours embaume le
sous-bois, je m’y plonge avec délectation pour tenter quelques clichés !
Le nez dans les fleurs je
découvre un autre monde, celui du « petit » : insectes,
papillons, araignées…. Tous très afférés ou prenant le soleil selon le cas.
Tétragnate étirée (Tetragnata extensa)
?????
Après-midi nous reprenons nos
séances d’affût. Luc adossé à un arbre, au milieu de la végétation (des orties
surtout ;0) !), camouflé sous son filet, a dans sa ligne de mire les
deux troncs abattus au milieu de la rivière. Plus en amont, derrière un arbre,
allongée au milieu de toutes sortes de plantes, je surveille de loin ces mêmes
branches ainsi que les grosses pierres qui barrent la rivière de leur masse sur
ma gauche. Les cincles s’y posent régulièrement.
Très vite nous découvrons un
jeune cincle plus ou moins caché dans l’amas de branches et de feuilles qui
recouvrent le pied de ces troncs.
Selon l’endroit où il se trouve,
c’est Luc ou moi qui l’aperçoit. Je suis trop loin pour de bonnes photos mais
si te tente de m’approcher je serai à découvert et l’oiseau s’envolera. Tant
pis, j’ai au moins tout le bonheur de l’observer. Un des parents veille
discrètement sur lui. Tout est calme.
Cane colvert (Anas platyrhynchos)
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea)
Soudain, un autre adulte débouche
du coude de la rivière, criant, chantant et se précipite sur l’autre parent.
Tous deux s’envolent très rapidement. S’ensuit un ballet acrobatique
époustouflant : les deux oiseaux volent à toute vitesse, passant au ras de
nos tête, se poursuivant dans un babil incessant et mélodieux. L’un se pose sur
la branche, l’autre lui fonce dessus, l’esquivant au dernier moment. Le manège dure
quelques minutes. Ils repartent ensemble toujours aussi rapidement en chantant
de plus belle. Quelle scène extraordinaire, déjà vue lors de notre dernier
passage mais dont je ne me lasse pas. Les cincles tout à leurs amours ne
prêtent plus attention à leur rejeton… une nouvelle nichée se prépare !
Le jeune, impavide, étire ses
ailes l’une après l’autre, baille, s’ébouriffe…. Quelques minutes plus tard le
calme est revenu sur la rivière et chacun vaque à ses occupations.
Je me relève tant bien que mal et
me blottis contre mon arbre pour tenter de voir si j’ai réussi quelques photos
de ce moment fabuleux. Je suis fort loin pour de bonnes photos mais j’ai tout
de même pu immortaliser ces joutes amoureuses. Luc quant à lui était un peu
trop près et n’a souvent qu’un seul oiseau à la fois. Idéalement nous aurions
du changer nos places…. Ce n’est pas grave, il nous reste un souvenir d’un
moment hors du commun !
Le martin pêcheur passe, flèche
bleue turquoise, qui file au ras de l’eau. Les aurores butinent les alliaires,
une fauvette s’égosille perchée sur un buisson. Un pouillot véloce égraine ses
« t’chip-t’chap », les nuages courent dans le ciel…. Qu’il fait bon
d’être là au milieu de cette nature printanière !
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