jeudi 18 avril 2013


14 avril

Il y a de l’excitation chez les pêcheurs aujourd’hui : ça mord pour la première fois depuis l’ouverture de la pêche ! Les températures douces de ce matin (14°) en sont la raison. Il fait gris mais le soleil est annoncé.


 
 

Une semaine de relative douceur et d’humidité, c’est ce qu’il fallait à la nature pour se réveiller. Des tapis de fleurs éclairent berges et sous-bois : primevères, anémones, tussilages…


Les oiseaux s’égosillent à qui mieux-mieux, la rivière chante joyeusement ; que demander de plus ? Pendant que Luc traque les oiseaux, je me concentre sur les fleurs. Le nez dans l’herbe, couchée de tout mon long  sur la terre humide, j’entame le dialogue avec toutes ces fleurettes et leurs visiteurs.

L’œil vissé au viseur j’entre dans un autre monde. J’escalade tiges et pétales, joue à cache-cache avec de minuscules insectes, me reflète dans les gouttes de rosée, je me faufile, m’évade, me perds….

Primevère élevée, Coucou des bois (Primula eliator)






.... coucou!
















Escargot




Ficaire fausse renoncule (Ranunculus ficaria)



Perce-neige (Galanthus nivalis)








Anémone fausse renoncule (Anemone ranunculoides)







Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium)




Clandestine écailleuse (Lathraea squamaria)





Corydale creuse (Corydalis bulbosa)




Luc travaille sur du nettement plus gros : nos amies bernaches. La femelle a pondu et couve ses œufs sur un nid de paille sèche construit sur le même îlot que l’an passé. Couchée, elle nous suit du regard. Sa tête et son long cou noir ondulent au ras du sol comme un serpent. Elle ne nous lâche pas des yeux. Malheur à celui qui oserait s’approcher ! Nous ne la dérangeons pas plus longtemps et continuons nos pérégrinations. Le mâle se nourrit un peu plus loin. Il déguste la végétation des renoncules aquatiques qui flotte entre deux eaux.
 
Bernache du Canada (Branta canadensis)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Vers midi le soleil perce la couche nuageuse et nous dispense de sa chaleur bienfaisante. Les insectes ne s’y trompent pas et commencent à voleter. Un beau papillon jaune, un citron, survole ronciers et talus… sans s’arrêter. Dommage. Je lui aurais bien fait un brin de causette !
Luc s’est installé en affût le long de l’eau tandis que je pars en billebaude à la chasse aux papillons.
Couchée au soleil, au milieu des anémones, je savoure ce moment de bien-être. Je suis merveilleusement bien. Je me fonds dans le paysage car une fauvette à tête noire chante sur une branche juste au-dessus de moi et j’effraye deux cyclistes qui ne m’avaient pas vue. ;0)
Je suis bien, dans mon élément. La terre a le pouvoir de m’apaiser, de me détendre, de me sécuriser. Et ce soleil qui me chauffe l’échine : quel délice ! Le nez dans l’humus, sous les jupes des anémones sylvies, je joue avec la transparence de leurs pétales. Un citron vient de passer toujours aussi afféré ! J’en verrai bien d’autres mais jamais ils ne me permettront une jolie photo.
 
Racines
 
Anémone sylvie (Anémone sylvestris)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Plus loin, un bouquet de petits soleils, des tussilages,  se prêtent de bonne grâce à une séance photos.
 
Tussilage, Pas-d'âne (Tussilago farfara)
 
 
 
 
 
 
.... et découverte d'une fleur assez rare : la Gagée jaune!
 
Gagée jaune (Gagea lutea)
 
 
 
 
 
 
J’ai rejoints Luc près du nichoir. Il est perplexe car le cincle n’a plus l’air de nourrir. Je me faufile face au nid et force est de constater que celui-ci est vide ! Sont-ils déjà sortis ? Mais alors nous devrions les apercevoir perchés dans la végétation attendant patiemment leur pitance. Et les adultes continueraient leur ballet incessant pour rassasier ces perpétuels affamés. Or les cincles ne transportent aucune larve. Ils se nourrissent, se toilettent, font la sieste…. Ils sont calmes. Trop calmes.
Nous craignons que la nichée ait été décimée par un prédateur, sans doute un corvidé. Car en début de saison, la nourriture est rare pour ces oiseaux et les premiers nids sont systématiquement pillés…. Triste pour les cincles mais c’est la loi de la nature. Ils vont recommencer dans quelques temps. Ils peuvent faire trois nichées sur la saison.
Nous avons vu un matin pêcheur aussi. Enfin vu, c’est un grand mot. Plutôt aperçu cette flèche turquoise qui filait au-dessus de la rivière.
 
Luc en affût près du pont
 
Cincle plongeur (Cinclus cinclus).... sur la balustrade ;0)
 
 
 
 
 
 
.....sa nourriture se trouve dans l'eau,
 
au fond de l'eau,
 
encore plus profond!
 
 
 
 
 
 

Nous nous posons à nouveau le long du cours d’eau. On attend. On s’imprègne du calme ambiant, du chant de l’eau qui cascade de pierre en pierre, de la douceur des températures, de la beauté de la nature.
 
 
 

Gerris (Aquarius najas)
 
Un troglodyte perché sur un bois chante le bonheur du printemps retrouvé ! Notre ami cincle se repose sur une branche au soleil… Douceur de vivre !
 
 
 
 
 
 
 

 
 

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